C'est grâce à la mise en place d’une convention avec les maraudes bénévoles de la Croix-Rouge, de la Protection Civile Paris Seine et de l’Ordre de Malte, que le SIAO augmente sa capacité d’intervention et accentue son niveau de vigilance pour venir en aide aux sans-abris.
Ce dispositif élargi sur la période hivernale permet d'être sur le pont en semaine et les week-end, jour et nuit. La mobilisation de l’Ordre de Malte quatre soirs par semaine, de la Protection Civile Paris Seine le samedi après-midi et de la Croix-Rouge le dimanche après-midi complètent en effet le travail effectué par les maraudes professionnelles du Samusocial de Paris. Et lorsque qu’un plan Grand Froid est déclenché, ces trois associations sont mobilisées en renfort tous les soirs. Une collaboration que Yohanna Andriamanisa, responsable de Zone Nord, à la Coordination des maraudes du SIAO Paris, estime à la fois précieuse et nécessaire : « Dans ces moments de pic d’activité, il est essentiel que ces signalements reçus en période estivale et hivernale soient traités rapidement. Grâce à ce dispositif renforcé, nous pouvons faire de la prévention, anticiper et aller au-devant des personnes vulnérables pour nous assurer qu’elles se mettent à l'abri ou à l'ombre en fonction de la saison. On gagne en visibilité et en réactivité pour traiter les signalements des personnes à la rue. »
La procédure est simple : le SIAO conventionne avec les trois associations pour organiser les interventions. En cas de déclenchement du plan Grand Froid, les maraudes bénévoles peuvent être sollicitées jusqu'à la veille de l'intervention souhaitée. Le jour de leur mobilisation, ces équipes de renfort s’engagent à contacter la Coordination du 115 afin de signaler le début de la maraude et connaître les premiers signalements à traiter, préparés par la Coordination des Maraudes et le 115. En fin de mission, elles transmettent systématiquement un rapport d’activité au SIAO avant 10h00 le lendemain pour faire le bilan des personnes rencontrées ou non. Guillaume Pétriat, directeur des actions solidaires et sociales de la Protection Civile Paris Seine, se réjouit de cette mission qui lui est confiée : « Du point de vue secouriste, l’intérêt se situe au niveau de la diversification de la mission qui nous permet de découvrir d'autres arrondissements et d'autres personnes. Et de manière générale, c’est une mission qui a de la valeur. L'image du Samusocial de Paris est bonne et réputée, professionnellement. S’associer à cette image-là, c’est pouvoir valoriser le fait que nous contribuons à l'effort national. Renforcer le Samusocial donne encore plus de sens à la mission de nos bénévoles qui, au-delà de la protection civile, apporte une dimension sociale à l'effort de maraude. »
Tous ces acteurs de la veille sociale n’hésitent pas à enrichir leurs compétences pour toujours mieux appréhender le monde dans lequel ils agissent au quotidien. C’est pourquoi, dans le cadre de cette convention, on leur propose des observations croisées. La possibilité pour les bénévoles des maraudes de réaliser une double-écoute sur le plateau du 115 dans les locaux du Samusocial, et l’opportunité pour les salariés du 115 de Paris de participer aux équipes de maraude. Une initiative saluée par Guillaume Pétriat : « C'est bénéfique pour tout le monde. Je n’ai que des retours 100 % positifs de mes équipes. En plus de mieux comprendre la tension qu'il existe et le quotidien des écoutants, ce type d’expérience ébranle au point d'avoir un engagement beaucoup plus fort en termes de militantisme. »
Grâce à une organisation bien ficelée et surtout un contact permanent, les équipes de maraudes et le SIAO peuvent se joindre à tout moment, dans un sens comme dans l’autre, en cas d’inquiétude sanitaire ou vulnérabilité particulière. Communication, synchronisation et coordination sont alors les maîtres mots de cette collaboration, avec la solidarité en toile de fond. Un esprit solidaire souligné par Guillaume Pétriat : « Ce type de mission met en valeur la solidarité entre les différentes antennes de la protection civile. Cela crée un appel d'air avec plus de bénévoles disponibles. Ici, nous avons l'esprit assez urgentiste, c’est-à-dire à la fois secouriste, maraudeurs et formateurs. Dès qu’une situation se rapproche de l'urgence – plan Grand Froid, canicule, crise sanitaire –, la mobilisation est forte, il y a immédiatement une réponse. » En se rapprochant les uns des autres, les acteurs de la veilles sociales luttent contre l’isolement des personnes sans abri.