Les places d’hébergement d’urgence sont saturées, en raison du manque de sorties vers le logement social. Au cours de l’année 2022, 10 852 attributions de logement social ont été prononcées à Paris pour environ… 260 000 ménages demandeurs. Face à ce faible ratio, le SIAO encourage les travailleurs sociaux à poursuivre leur effort de mobilisation des dispositifs de logement auprès des ménages qu’ils accompagnent.
Comment ? Karine Angelvin, coordinatrice sur l'accès au logement social au Pôle Habitat, explique : « Notre rôle est d’informer sur les dispositifs, les circuits de reconnaissance de priorité des ménages, les subtilités du logement social. Il ne faut pas hésiter à se rapprocher du SIAO, nous sommes là pour soutenir les travailleurs sociaux dans leur démarche. »
Le SIAO, facilitateur d’accès au logement social
Le SIAO s’inscrit dans une démarche de facilitateur d’accès au logement social, d’une part, en apportant aux travailleurs sociaux les conseils et l’accompagnement nécessaires pour multiplier les chances d’accès et, d’autre part, en portant un plaidoyer pour une politique publique d’accès au logement des personnes hébergées. Cependant, au 31 décembre 2022, hormis les 28% d’attributions à des ménages DALO qui répondent aux attentes initialement fixées à 25%, les résultats restent insuffisants. L’attribution de logement aux ménages du 1er quartile (le quart de la population ayant les revenus les plus modeste) n’a atteint que 12,8% au lieu des 25% attendus. De même, pour les ménages labellisés ARPP (Accord pour le relogement des Publics Prioritaires), sur 2 000 attributions attendues en 2022, 1 297 ménages ont signé un bail.
Accéder au logement social pour libérer des places
Certes, l’objectif chiffré d’attribution de 707 logements à des ménages sortant d’hébergement généraliste a été atteint et même dépassé en 2022 avec 868 attributions. Néanmoins, comme le souligne Martin Choutet, co-responsable du Pôle Habitat : « Le SIAO recense actuellement plus de 3 200 ménages (5 600 personnes) dans les dispositifs d’hébergement ou de logement temporaire en attente d’un logement social. Les reloger correspondrait à leurs besoins tout en libérant des places pour ceux qui en ont besoin. »
De la Rue au Logement
En effet, seule une augmentation de l’offre en logements permettrait d'éviter la démarche en escalier, qui impose des passages successifs en hôtel, en CHU, en CHRS ou en résidence sociale avant d’accéder au logement. Plaider en faveur du logement social, c'est s’inscrire résolument dans le service public de la Rue au Logement et du Plan Logement d’abord, pour lutter contre le sans-abrisme.