Laure, vous avez rejoint récemment les équipes du SIAO de Paris, en tant que co-Responsable du 115. Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
Laure Luyinga Nzuzi : « Après un Master en interventions sociales urbaines, j’ai évolué comme Gestionnaire de dossiers à la MDPH 77 (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Puis, j’ai intégré Coallia en tant qu’intervenante d’action sociale sur la plateforme des demandeurs d’asile. Ensuite, j’ai rejoint le CPH (Centre Provisoire d’Hébergement) d’Osny pour travailler avec les réfugiés. J’ai alors pu voir les parcours des migrants dans leur ensemble, en les aidant dans leur intégration au territoire, sur tous ses volets : logement, insertion professionnelle, apprentissage de la langue, etc. J’ai après rejoint le CCAS (Centre Communal d’Action Sociale), comme Responsable du Service Action Sociale des villes de Rosny-sous-Bois, Bobigny, et Gennevilliers. Enfin, pendant la crise liée au Covid-19, j’ai travaillé pour Habitat et Humanisme sur une mission de mise à l’abri. J’ai toujours été dirigée par cette ambition d’être à proximité du public, des habitants, en étant sur le terrain et en tentant de répondre à leurs besoins, via différents dispositifs et projets innovants. »
Dans vos différentes fonctions, étiez-vous alors en contact avec le SIAO ?
Laure Luyinga Nzuzi : « Dans quasiment tous les postes que j’ai occupés, j’ai travaillé régulièrement avec le 115. C’est au cours de mon expérience chez Habitat et Humanisme que j’ai, pour la première fois, évolué au quotidien avec le public sans-abri, et donc avec le SIAO de Paris, sur des questions de gestion du dispositif de mise à l’abri : orientations, entrées et sorties. C’est à ce moment que j’ai pu découvrir les rouages et l’organisation du SIAO. »
Et 5 mois après, vous en rejoigniez les équipes. Mais pourquoi avoir choisi le 115 ?
Laure Luyinga Nzuzi : « Absolument, tout s’est enchainé rapidement ensuite ! J’ai choisi de rejoindre ce projet car cela me permettait de voir autre chose que le terrain, tout en travaillant toujours pour ce public spécifique. Dans mes expériences, j’aime avoir de la continuité pour comprendre l’ensemble du sujet. De plus, le nouveau projet de service du SIAO, avec la refonte du 115, me motivait particulièrement ! Nous avons un projet très ambitieux. C’est stimulant d’évoluer dans ce contexte au quotidien. »
Vous êtes un binôme de responsables au 115. Comment se passe votre collaboration au quotidien ?
Laure Luyinga Nzuzi : « Nous nous partageons toutes les responsabilités avec mon binôme Soreya Oulmas : celles liées au management, au suivi d’activités, au développement partenarial, mais aussi sur les objectifs que nous nous sommes fixés et sur la continuité du dispositif. Soreya a 16 ans d’ancienneté au Samusocial de Paris. Pouvoir collaborer avec elle au quotidien, alors que j’arrive sur mon poste, est bien sûr un atout indéniable. Je la remercie sincèrement pour tout ce qu’elle fait depuis mon arrivée ! »
Quelles ont été vos premières missions au moment de votre prise de poste ?
Laure Luyinga Nzuzi : « Je me suis d’emblée plongée dans le plan d’action qui vise à faire évoluer le 115 : harmonisation des pratiques, briefings d’équipe, implication dans les groupes de travail menés sur la réalisation d’outils et la mise en place de procédures, etc. L’objectif étant d’intégrer les partenaires internes et externes à chaque instant de cette refonte. »
Un mot pour les équipes, les partenaires et les appelants ?
Laure Luyinga Nzuzi : « J’ai envie de répéter aux écoutants que sans eux, le dispositif n’existerait pas ! Même si leur travail est parfois difficile, ils sont absolument primordiaux. Les évolutions que nous sommes en train de mener vont certes profiter aux personnes sollicitant le dispositif, mais aussi à eux. Nous voulons leur permettre de vivre leur métier à 100 % et d’être acteurs de la refonte du 115, pour qu’il soit à leur image. Pour les partenaires, je suis intimement convaincue que les efforts que l’on fournit en commun, à travers différents projets, vont aboutir. Nous arriverons à apporter, tous ensemble, une réponse aux besoins des sans-abris. Enfin, je souhaite dire à ces derniers que leurs difficultés sont connues, et leur assurer que nous faisons preuve tous les jours d’un investissement sans faille pour les accompagner et les aider au mieux. »